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Mes chers, hier fut une date importante dans mon parcours de néo-canadienne montréalaise convertie, pratiquante voire même prosélyte...
Hier, nous avons été chez Mado, cabaret travesti. C'est un monument de la vie Montréalaise, Mado (aucun jeu de mot sur le côté public d'un monument; Mado s'en chargerait toute seule).
A l'entrée, Simone, la doordiva, nous demande si nous faisons partie de la jeunesse rainbow. Sysy se retrouve comme d'habitude en seul straight du troupeau et s'est vu gratifier d'un "on dirait Jésus" (malheureusement le petit traître s'est rasé la barbe sans que nous ayons eu le temps de prendre une dernière petite photo) suivi d'un "tu es témoin de Jéhovah?".
A l'intérieur, de la musique, des homos partout, 3 bars qui vendent de l'alcool dilué parce que c'est pas possible qu'en 2 malibu ananas et 1 whisky coca je n'aie ressenti aucun effet.
et puis au bout d'un moment, Mado rentre en scène...

Mado, c'est un peu la meilleure amie pédé qu'on rêve toutes d'avoir, elle casse sur tout le monde, avec un accent à dormir dehors et sans aucun complexe. Pour tout vous dire, à certains moments, j'ai eu du mal à faire la traduction simultannée en anglais pour une pauvre allemande égarée, et ce pour la simple raison que je ne comprenais pas.
C'était une soirée à thème "pitoune". Je n'ai pas compris si ce charmant mot désigne les dindes, les filles un peu salopes ou les garces finies. d'ailleurs, si une québécoise traînant négligeament son mulot sur lachaussette voulait bien enrichir ma connaissance syntaxique de la belle variété de français qui m'entoure parfois, je lui en saurais gré. toujours zest-il que toutes les drags (et là je me rends compte que je maîtrise tout ce beau vocabulaire en anglais mais pas du tout en français) incarnaient des chanteuses dont la profondeur n'a d'égale qu'un charme discret que vient épicer une classe toute mondaine (Kylie Minogue et Nelly Furtado en tête).
nous avons eu droit à de grandes et belles drag queens, avec des jambes comme je n'en aurai jamais et qui dansaient mieux que moi en chaussures sur des talons assez hauts pour que je me casse chevilles et genoux en ayant l'audace d'essayer de marcher. ya pas d'justice que voulez-vous, je fais le deuil de ma féminité.
Mado présente les numéros et en profite pour affirmer que le Québec est une province épaisse, rapport au résultat des élections. Elle a voté bloc pot, parce qu'ils sont les seuls à s'occuper de ceux qui, comme elle, fument de l'herbe. quel beau pays.
habile transition: Ces derniers jours, j'ai donc pu découvrir que j'aimais les jambes des drags, et que:
- je suis une bobo décomplexée.
- je devrais voter Dominique Voynet. J'ai en outre plus d'idées communes avec Nicolas qu'avec Arlette.
- je suis moins greluche que Delphine.