Tuesday, January 30, 2007

Les joies de l'hiver

On le saura, à Montréal au mois de janvier, fait froid (tout comme au mois de décembre et de novembre, de février et de mars, et puis des fois ça déborde sur octobre et avril mais cette année on a eu de la chance. comme disait Jon "I am against global warming but I love local warming" -c'est une blague spirituelle que la traduction profanerait).
Quand je dis qu'il fait froid, ne lisez pas "frais". quand je dis froid, je veux dire -31°; je veux dire avoir mal aux jambes après 10 minutes de marche, je parle de ne pas pouvoir respirer sans avoir l'impression de se brûler les poumons. je pense aussi à la peau du visage qui se craquèle (oui, c'est une impression, mais je vous assure qu'elle est très vive) et au deuil de vos extrémités que vous vous résolvez à faire à chaque sortie.
On croit que c'est rigolot quand on lit ce genre de description, je sais. moi aussi je me disais que c'était supportable. bande de mécréants... un jour il y a 4cm de glace sur l'intérieur de votre fenêtre et vous commencez sérieusement à vous demander ce que vous faites là.
heureusement, pour vous sauver du doute et du pessimisme et pour ne pas vous laisser le temps de réfléchir aux grandes questions inhérentes à l'homme (Pourquoi les artistes? Peut-on tout dire? Bonheur et vertu. Mais qu'est-ce que je fais à la rentrée prochaine?), le Canada a tout prévu. Ici, bonne humeur et joie de vivre obligatoires. et on ne plaisante pas avec le bonheur, c'est une affaire sérieuse car quoi de plus contre-productif que des gens déprimés?

Donc, l'autre fois, en rentrant de l'aéroport, j'ai découvert que décidément les gens d'ici avaient appris à tourner à leur avantage les handicaps les plus tenaces. Une magnifique leçon de vie et de courage que nous donnent les canadiens à nous, pauvres français geignards. Ici, en effet, ce qu'on tend à prendre pour un gros emmerdement (l'hiver) devient une merveille d'utilité. Et comment mieux utiliser le froid qui endort qu'en s'en servant pour une activité noble telle que le sport? Oui, au lieux de rester au lit à se demander s'ils sortiront ou se feront livrer une pizza, les canadiens préfèrent cultiver de belles valeurs telles que la compétition et la sueur sous les bras.

L'autre fois donc, je suis passée devant le club de curling d'outremont. ça m'a fait plaisir de voir qu'il existait encore de nos jours dans un grand pays capitaliste des gens capable de dépenser de leur temps et surtout de leurs calories si durement gagnées par la poutine dans une activité aussi inutile que de faire fondre de la neige au balais alors qu'entre nous il serait plus simple de faire pipi dessus. (voir fig 1)

Je me suis récemment rendu compte qu'il existait encore des gens qui ignoraient jusqu'à l'existence de ce sport olympique que je n'hésite personnellement pas à classer au panthéon de mes plus belles crises de fou rire télévisuel (avec le sumo et les questions au gouvernement).

Le principe, rapidement: c'est simple mais il fallait y penser. L'outil le plus important du curling, ce sont les gros cailloux équipés d'une poignée qu'un des équipiers fait glisser (il convient d'admirer la pugnacité que mettent certains à perdre leur temps) jusqu'à une grosse cible dessinée sous la glace. Je suppose qu'ils visent le centre mais enfin je n'en ai jamais eu la preuve formelle.
Deux équipiers précèdent le gros palet et font fondre la glace pour que ça glisse mieux. c'est là qu'on voit toute la finesse du joueur de curling: pour faire fondre la glace, il utilise l'énergie mécanique. En somme et pour les esprit vulgaires non initiés que vous êtes: il frotte la glace avec un balais, ça fait du chaud et ça fond.
Je suppose qu'avant la découverte de cette incroyable ruse, nombre de curlers ont dû mourir d'hyperventilation en tentant de faire fondre la glace en soufflant dessus. sans parler de ceux qui ont immanquablement été tués par un coup de gros caillou en pleine tête.
Je leur rends hommage par un silence respectueux.

Friday, January 26, 2007

Sombre affaire à Outremont

Dans un grand appartement bourgeois du non moins bourgeois quartier de Montréal qui s'appelle Outremont, le frigo abritait un pot de yaourt au soja goût moka.
Du moins, c'est ce que demoiselle Sterenn croyait.
La veille, nous avions fait des courses et acheté un gros pot de yaourt dont Sterenn pensait pouvoir jouir quelques jours sans soucis puisque je n'avais pas apprécié le goût bien particulier que lui conférait le mélange de soja et de café.
Malheureusement, le lendemain midi, quand je me réveillai, une heure ou deux plus tard que Sterenn, celle-ci m'apprit que rien n'allait plus.
(Ici, une photo de ma première découverte matinale: une belle couche de glace sur ma fenêtre, à l'intérieur de ma chambre)
Il ne restait plus que deux bananes et mon kilo d'orange semblait avoir disparu, le pot de yaourt de Sterenn n'était plus dans le frigo. En revanche, un pot de yaourt au soja non entamé trônait à sa place alors que personne n'achète jamais de cette chose en temps normal, au sein de l'appartement 23 du 590 de l'avenue Outremont. Nous supposâmes donc que quelqu'un avait fini le bien de Sterenn puis l'avait remplacé par le nouveau pot.
J'allai donc consulter Henrik, qui me sourit de tous ses deux yeux très bleus et me déclara être en partie responsable de la disparition des bananes puisqu'il avait bu en compagnie de Jon un jus de fruits que ce dernier avait pressé, utilisant les bananes que je laissais volontairement noircir pour en faire un milk shake. A son retour, Jon confirma avoir utilisé mes bananes, vidé le frigo de mes cultures de moisissures mais nia en bloc être mêlé à la disparition du yaourt et à l'apparition du nouveau pot.

Ici, plusieurs hypothèses:
Dans un bon polar, Henrik, le grand ange blond, est coupable, en se déclarant responsable de la disparition des bananes alors qu'il n'était que complice involontaire, il s'offre notre confiance. Il a voulu racheter un pot de yaourt au soja mais s'est trompé, pas de chance.
Dans un très bon polar, Sterenn est coupable. Elle a eu le temps d'aller acheter un autre pot pendant que je dormais et a fait exprès de se tromper pour faire accuser quelqu'un d'autre parce que la tête de Jon ne lui revenait pas. ou elle est frappée de crises de somnambulisme voire même de schizophrénie.
Dans un très très bon polar, la narratrice est coupable. J'ai fait semblant de ne pas aimer le soja-moka. sauf que vous me connaissez, je ne suis pas assez stupide pour me faire avoir; j'aurais racheté le bon pot. pis j'ai d'autres chats à fouetter.

PS: toi aussi, fais le test Bizounours.
(Je suis Grognon)

Thursday, January 11, 2007

A vos claviers, votez, et éliminez!

Je m'en vais inventer, par le présent post, le blog interractif, ou comment lire ma vie après l'avoir décidée. une sorte de Truman show en vrai virtuel, un loft universitaire.
en voilà un concept qu'il est beau, hein?!
Je vous explique: les deux premières semaines du semestre, en Canadie, c'est le bordel. on change de cours, on envoie des mails aux profs pour qu'ils vous débloquent (en 3h chrono, je suis admise à un cours qui était complet. on accepte plus facilement les privilèges quand ils jouent pour nous), on essaye et puis finalement non. C'est un peu comme les soldes; tout doit trouver preneur, au rabais s'il le faut.

Ici, pour casser le suspens du bonsangmaisoùveut-elleenvenir, que d'aucuns appelleraient mon manque de cohérence récurrent: Pensée émue pour Aurore qui me demandait récemment "tu vas prendre quoi comme cours ce semestre pour qu'on s'ennuie pas en lisant ton blog".

...

J'ai un cours qui s'appelle Sexual Representation/Cinema. Ca a l'air intéressant, hein?
en fait, c'est un cours sur le cinéma porno. Mon premier devoir: analyser un film pornographique ou aller dans un club à strip tease. et je ne suis pas tout à fait sûre d'avoir envie de ça.
je vous demande donc des conseils bienveillants.
Sinon, ne vous inquiètez pas (c'est une formule) si je poste au ralenti ces deux prochaines semaines, je ne vous oublie pas (c'est de la flatterie).

Friday, January 05, 2007

New York n'existe pas

Le 29, Irma, Emilie et moi sommes parties pour festoyer dignement et accueillir l'année 2007 en anglais dans le texte aidées de Sysy et Pierrick que nous retrouvâmes, tous fort frais, eux après quelques jours à Frisco, 8heures d'avion et une nuit blanche, nous après 8heures de bus de nuit (blanche donc).
Je voyais déjà les nouillorquais encore plus parisiens que les lyonnais (ou comment se mettre à dos une partie de son lectorat), eh bien pas du tout. ces gens sont globalement très aimables. Le métro est propre (et fonctionne toute la nuit) et m'a semblé plutôt sûr. même Sysy, en 4 jours et ce malgré son manteau de dealer, ne s'est pas fait emmerder. no kidding.
j'ajoute donc Nouillorque à la liste des villes où je compte sévir, ne serait-ce que pour mieux faire le tour des musées. c'est qu'après une demie-heure de MoMA, on devient totalement indifférent à ce déploiement décadent de Picasso, Manet, Monet, Van Gogh, Pollock and co. même si on a resongé, quelque peu nostalgique, à ces heures d'histoire de l'art du samedi matin en contemplant de près La guitare, il vient un moment où on ne s'étonne plus de croiser Frida Kahlo et Kandinsky. ah tiens, La persistance de la mémoire.
bref, trève de blablas, sachez juste que notre deuxième hôtel était tout à fait luxueux et que le premier avait une piscine et un sauna. la deuxième nuit par contre, il n'y avait qu'un lit une place pour mimile et moi.
voici des photos, c'est plus efficace qu'une longue description fastidieuse, je vous passe la statue de la liberté etc. je publierai juste les photos de Malika qui se la joue devant les gros monuments.

Museum of Modern Arts

le métroLes enfants aiment Sysy, et il le leur rend bien.dans le bus, un énième drapeau.
New York, pluie...
...et soleil
la nuit du sommet de l'Empire State Building, l'angoissante présence morte des Twin Towers













le 31, un bar jazz où les coupes de champagnes étaient offertes et le rhum coca à 5$...